Hypersensibilité comment gérer la fatigue ? Bonne question ! C’est ce que nous allons voir dans cet article. Je m’appuierai sur des références scientifiques et je vous proposerai quelques conseils à la fin pour mieux gérer tout ça. Alors poids ou fardeau ?
Introversion et amygdale
Hypersensibilité comment gérer la fatigue ? Réactivité haute et basse :
Jérôme Kagan a consacré sa carrière de psychologue à observer le développement émotionnel et cognitif des enfants.
Une de ses expériences a été frappante.
Il a réuni dans son laboratoire de Harvard des nourrissons. Il les a soumis à une batterie de test très précis. Des tests de nouveautés. Comme sentir une odeur d’alcool sur du coton ou interagir avec un clown.
Il remarqua deux types de réactivités.
Des réactivités hautes : les nourrissons pleurent, crient et s’agitent dans tous les sens.
Et des réactivités basses : leses nourrissons qui ne réagissaient pas ou peu.
Sa conclusion à la fin de ses premiers tests était la suivante : les enfants à réactivité haute avaient plus de chance d’être introvertis et ceux à réactivité basse avaient plus de chance d’être extraverti.
Il les reconvoqua à l’âge de 7 et 12 ans pour une nouvelle batterie de tests tels qu’échanger avec une dame en blouse blanche, avec un adulte qui pose des questions personnelles, ou interagir avec un groupe d’enfants qu’ils ne connaissent pas.
Ceux à réactivité haute étaient bel et bien introverti. Avec plus de chance d’être sérieux et consciencieux dans ce qu’ils faisaient.
Ceux avec une réactivité basse était plus détendu, confiant. Donc extraverti.
Hypersensibilité comment gérer la fatigue ?
Lien entre amygdale et hypersensibilité
L’amygdale est semblable à un tableau de bord des émotions.
C’est elle qui capte les informations et propose au cerveau et au système nerveux la réaction adéquat à avoir.
Elle est responsable de nos réactions de combat et de fuite.
Les bébés qui naissent avec une amygdale à réactivité haute gesticulent et crient plus que les autres en présence d’objets nouveaux.
Plus l’amygdale d’un bébé sera réactive plus son cœur battra rapidement, plus ses cordes vocales seront tendues. On observe même un taux de cortisol élevé dans leur salive.
Les choses non familières ont tendance à les remuer.
Ils possèdent ce que de nombreux psychologues appellent une « attention alerte ».
Les mouvements oculaires des personnes à réactivité haute sont beaucoup plus rapides en présence de nouveauté. Comme si ces personnes traitaient les informations de manière plus profonde.
Il est vrai que tous les enfants ont une sensibilité concernant leur environnement. Pourtant certains ressentent les choses de manière plus poussées.
Ces découvertes concernant l’amygdale représentent un pilier dans la compréhension biologique de l’introversion.
C’est la raison pour laquelle de nombreux individus à réactivité dites « haute », se tournent vers des métiers intellectuels, deviennent écrivains par exemple.
Dans ce genre de métier, le contrôle sur l’environnement est central.
En effet, les enfants à réactivité basse n’auront pas peur de prendre des risques tout au long de leur vie. Cela va faire d’eux des adultes qui n’ayant pas peur de la nouveauté.
À l’inverse ceux qui ont une haute réactivité vont prendre plaisir à rester dans le cocon qu’ils se seront constitués. Ils auront tendance à s’orienter vers des métiers universitaires et privilégieront des activités dans lesquelles ils exercent un contrôle, familier, et stimulant intellectuellement.
L’hypothèse des orchidées et les singes rhésus
David Dobbs a proposé une théorie appelé hypothèse des orchidées.
Il affirme que la plupart des enfants sont comme des pissenlits : capable de se développer dans n’importe quel environnement.
Les autres sont comme des orchidées. Ils ne deviendront splendides et forts que s’ils sont élevés dans de bonnes conditions. Si les conditions ne sont pas réunies ils se faneront.
Ils auront plus de chance de se développer de manière problématique.
Une race de singes appelée singe rhésus partage 95 % de son ADN avec l’homme.
Ces singes possèdent un neurotransmetteur de la sérotonine qui régule leur humeur.
Une variation de ce gène entraîne une réactivité haute.
Les études ont montré que lorsque ces singes ont le gène modifié et qu’ils ne sont pas entourés de leur mère, ils ont des difficultés à s’intégrer au groupe. Inversement, ceux qui ont la variation, mais sont entourés par un groupe bienveillant se développent normalement voire mieux que les autres et peuvent devenir le chef du groupe.
Si ces singes à haute réactivité arrivent à se débrouiller. C’est d’abord parce qu’ils ont passé énormément de temps à observer les dynamiques sociales puis à les assimiler.
Cette modification génétique est souvent liée à des performances intellectuelles supérieures à la moyenne.
Après observation de ce groupe de singe proche de l’homme, on peut facilement imaginer l’importance d’avoir un environnement sain ainsi qu’un entourage bienveillant pour un enfant introvertie hypersensible.
Hypersensibilité comment gérer la fatigue ? Quelques conseils aux parents
Voici plusieurs conseils pour les parents d’enfants à réactivité haute selon Jay Belsky professeur en psychologie et expert en éducation de la petite enfance à l’université de Londres.
- respecter le côté individuel de l’enfant
- être ferme, mais chaleureux
- jamais dur ni hostile
- encourager la recherche de nouvelles choses
- encourager l’effort, le sang-froid
- ne jamais être négligent ou incohérent
Dans le cadre d’un divorce entre deux parents si ces derniers n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente, ce sera l’enfant qui paiera.
Néanmoins, si un soutien psychologique est apporté à l’enfant et que la séparation se fait dans le calme alors l’enfant orchidée s’en tirera bien.
Le docteur Carl Schwartz directeur du laboratoire de recherche en psychopathologie du développement de l’hôpital du Massachusetts a remarqué quelque chose suite a plusieurs IRM menées sur ces petits devenus adultes.
Leur amygdale était sensible aux photographies de visages inconnus.
Dans l’expérience, les photos défilaient de plus en plus rapidement pour mimer la sensation que pouvait avoir une personne à haute réactivité lorsqu’elle rentre dans une pièce pleine d’inconnus.
La théorie de l’élasticité
Le tempérament qui nous a été offert à la naissance nous influencera toute notre vie malgré toute notre volonté pour modeler notre personnalité.
Elon Musk ne sera jamais Donald Trump et inversement. Même si Elon travaille son sens du contact 10 h par jour, il ne fera jamais la même impression que Donald, et Donald aura beau passer du temps à lire des livres pratiques sur la construction de fusée, il n’en construira probablement jamais une seule de toute sa vie.
On appelle cela : la « théorie de l’élasticité » de la personnalité.
On peut s’étirer, mais pas à l’infini.
Si vous étiez un nourrisson à réactivité haute, il est fort probable que toute votre vie votre amygdale vous enverra des signaux d’alerte lorsque vous rencontrez une personne nouvelle en soirée.
On ne peut pas désactiver notre amygdale à 100 %. On peut l’apprivoiser, domestiquer nos peurs, mais celles-ci ressurgiront probablement dans un contexte de stress.
L’introverti est doté d’une hypersensibilité
« Le timide craint assurément le regard des inconnus, mais on ne peut pas dire qu’il ait peur d’eux. Il peut avoir autant d’audace qu’un héros sur le champ de bataille, et pourtant manquer de confiance pour des sottises en présence d’étrangers. » Charles Darwin
Les caractéristiques
Il sera toujours plus facile de décrire la façon d’être d’un extraverti qui sait se montrer et se mettre en avant plutôt que de décrire un introverti donc la vie active se situe à l’intérieur de lui, dans l’invisible.
Le docteur Elen Aron chercheur en psychologie a défini le profil d’hypersensible à travers de nombreuses caractéristiques.
Nous retrouvons ses caractéristiques chez les introvertis :
Ce sont des personnes sensibles au bruit et aux images, qui font des rêves profonds et marquants. Qui sont plus sensible à l’effet de la caféine, qui ont du mal lorsqu’elles sont observées en train de travailler.
Les hypersensibles sont des gens qui observent beaucoup tout ce qui les entoure. Ce sont des personnes qui accordent de l’importance à la spiritualité.
Leurs émotions les traverses parfois de manière brutale. Il passe souvent par des extrêmes.
Ils sont capables de traiter de manière très profonde leur environnement. De distinguer des choses que la plupart des gens ne pourront jamais distinguer.
Ils sont capables de remarquer des détails quasi invisibles.
Ce sont des personnes qui ont une conscience morale forte. Qui lorsqu’il y a rencontre, vont facilement se concentrer sur les problèmes des autres.
Les personnes ayant un profil sensible ont tendance à réfléchir de façon complexe.
Cela vient corroborer l’idée que les introvertis n’aiment pas les conversations banales.
Pour eux c’est du temps perdu.
Ils sont aussi bien plus réactifs aux expressions du visage qui traduisent la tristesse, la douleur, la joie ou la mélancolie.
En effet leur amygdale s’active de manière plus intense que la moyenne.
Cette faculté à être plus réceptif peut être désagréable et mener la vie dure aux hypersensibles introvertis, mais c’est ce qui forge également chez eux une conscience accrue.
Hypersensibilité comment gérer la fatigue ? La notion d’énergie
La stratégie des personnes à haute sensibilité consiste à observer intensément afin d’éviter tout danger ou perte d’énergie. Cela a eu pour conséquence le développement d’un système nerveux central capable de détecter les moindres subtilités dans leur l’environnement.
Si le monde était peuplé uniquement par des guerriers extravertis, il n’y aurait plus personne pour détecter les dangers invisibles et mortels comme les virus ou le changement climatique.
Il existe deux types de cerveau. Le cerveau « vieux », primitif, et le cerveau « neuf ».
C’est ce-dernier qui enverra les messages les plus puissants et qui sera écouté pour la prise de décision.
Le vieux cerveau lui, nous incite à prendre des risques et à profiter.
Le cerveau neuf, résultant de milliers d’années d’évolution, appelé aussi néocortex, est le siège de la rationalité et de la raison.
Les extravertis bénéficient souvent d’un afflux d’énergie enthousiaste. Cet état émotionnel s’appelle « l’agitation positive ».
Les introvertis quant à eux réagissent beaucoup moins.
C’est-à-dire qu’en termes de stimulation il en faut beaucoup pour qu’un introverti se sente transporté.
Les extravertis devraient écouter un peu plus les introvertis, surtout lorsqu’ils lancent une alerte.
Ces-derniers ont été programmés par la nature pour analyser l’environnement et comprendre les choses de manière profonde. Pour se faire, il faut faire taire cette agitation positive. Afin de rester lucide et pouvoir lire entre les lignes.
On surestime bien trop souvent cette agitation positive.
L’idée est de trouver un équilibre et de réussir à bien se situer entre sensibilité et récompense pour bénéficier d’une vie épanouie.
Aristote et ses pairs ont constaté eux-mêmes que les lois de la nature humaine sont régies par la notion d’attraction au plaisir et d’évitement de la souffrance.
Introversion et surstimulation
Hypersensibilité comment gérer la fatigue ? Stratégie pour s’en sortir
Selon le chercheur en psychologie Hans Eysenck, les gens rechercheraient toujours un niveau de stimulation « approprié ».
On appelle stimulation la quantité d’énergie qu’une personne reçoit de l’extérieur.
Il s’avère que les introvertis préfèrent s’immerger dans leur travail.
Fermer leurs portes et travailler sur des choses intellectuelles et calme.
Ils préfèrent les stimulations basses.
Les introvertis et les extravertis ont besoin d’un niveau de stimulation totalement différent.
De nombreuses preuves scientifiques ont montré que les introvertis étaient plus sensibles à la caféine et au bruit par exemple.
C’est pourquoi il est impératif d’évoluer dans un environnement qui corresponde à notre personnalité.
Savoir organiser notre vie en fonction de nos préférences en termes de stimulation nous permettra de trouver l’équilibre et de retrouver une certaine énergie.
Lisez un ebook allongé sur la plage ou au coin du feu si cela vous fait du bien 😉
Hypersensibilité comment gérer la fatigue ?
Le fait d’avoir une compréhension de cette notion de stimulation appropriée vous permettra d’améliorer de nombreux aspects de votre vie.
Ceux qui réussissent l’exercice sont ceux qui quittent un emploi qui les épuise.
Qui lancent leur entreprise ou s’investissent dans des activités qui correspondent à leur tempérament.
Aménager un foyer en fonction des profils et en créant des espaces de tranquillité peut être une idée intéressante.
Ou des espaces de partage selon les préférences de chacun.
Voici mes sources.
Ici, mon défi de 52 semaines.
Merci pour votre attention,
Olivier
C’est un sujet qui m’intéresse, étant moi-même introvertie. On en parle de plus en plus, de même que les HPI et Troubles autistiques. D’ailleurs, les traits de caractères se mélangent. je crois que le plus important est de comprendre et d’accepter d’être différent d’une majorité.
Bonjour ! Je suis heureux de voir que vous êtes intéressé par le sujet. C’est vrai, on parle de plus en plus de l’introversion et des HPI/troubles autistiques, et il est important de comprendre et d’accepter les différences qui existent entre les personnes. Chacun a des forces uniques et des perspectives uniques à apporter à notre monde, et l’empathie et la compréhension peuvent aider à créer un monde plus inclusif pour tous.